Energies : " Il n'est pas trop tard "

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la crise, il faut engager la conversion écologique de nos économies, notamment sur énergétique. Et ce n'est pas si coûteux qu'on le dit, affirme l'Américain Lester Brown.

La crise financière la nécessaire transition écologique de nos économies…

Bien sûr ! La tentation est grande pour les gouvernements de dire qu'on ne plus moyens financiers pour la transition écologique. , l'investissement nécessaire n'est pas très élevé : 110 milliards de dollars par an pour assurer, au niveau mondial, , la protection des sols, la stabilisation des nappes phréatiques et la protection de la . , plusieurs centaines de millions de femmes dans le monde aimeraient utiliser et n'en ont pas les moyens. Or, il suffirait de leur donner accès planning familial pour que la population mondiale stabilisée à 8 milliards de personnes d'ici à 2020 ! Et cela ne coûterait que 25 milliards de dollars par an, dont 3 milliards dévolus à l'accès à l'éducation.

Les réformes nécessaires à des écosystèmes et la stabilisation de la population mondiale ainsi moins d'un tiers du budget militaire américain ! Nous avons donc largement les ressources nécessaires. Il suffit de jour notre définition de la sécurité, héritée du siècle dernier. Il avait été par deux guerres mondiales particulièrement suivies d'une guerre froide. Mais le danger proprement militaire n'est plus aussi . En l'absence d'une autre superpuissance aussi lourdement armée, les Etats-Unis sont essentiellement dans une course aux armements avec eux-mêmes.

Les menaces qui vont dominer le XXIe siècle sont d'abord liées au changement climatique, dont les effets se font déjà sentir : tempêtes dévastatrices, pénuries d'eau, aggravation de l'insécurité alimentaire… Et avec elles, l'écroulement d'un nombre toujours plus grand d'Etats, comme en Somalie.

Peut-on encore réduire nos émissions de CO2 avant qu'il ne soit trop tard ?

Le énergétique de demain devra être centré sur l'éolien, le solaire et la géothermie. Les énergies fossiles ont fait leur temps et de nombreux pays ont commencé à mettre en oeuvre le projet de conversion écologique que j'appelle le " Plan B " [1]. Ainsi les consommations de pétrole et de charbon ont baissé de 8 % entre 2007 et 2010 aux Etats-Unis, où les industriels investissent massivement dans les éoliennes. Suite à une campagne nationale intitulée " beyond coal " (" au-delà du charbon "), menée par l'organisation non gouvernementale (ONG) environnementale Sierra Club, 75 des 292 mines de charbon des Etats-Unis vont mettre fin à leur activité. La Chine produit déjà 26 000 mégawatts d'électricité d'origine éolienne et sept complexes éoliens de 10 à 38 gigawatts [2] chacun sont réalisation. Ils permettraient à eux seuls de répondre aux besoins énergétiques de pays grands comme la Pologne ou l'Egypte !

De même, bien avant de Fukushima, la nécessité de la sortie du nucléaire était apparue à de nombreux acteurs. Quand je m'interroge l'avenir d'une technologie, j'observe la façon Wall Street l' : cela fait trente-cinq ans que les analystes et les financiers de la Bourse de New York n'investissent plus dans ce secteur ! Le nucléaire nécessite des investissements extrêmement importants, son coût est très élevé et il est pris en charge depuis l'origine pour une bonne part par nos impôts. Sans investissement public massif aux frais des contribuables, la relance de cette filière est impossible.

La du carbone ou les agrocarburants représentent-ils des voies d'avenir ?

La capture de CO2 n'est qu'une manière de et de rentabiliser l'extraction de charbon, une énergie du passé, épuisable et polluante. agrocarburants, nous savons qu'ils mobilisent inutilement les terres agricoles et leur production a déjà eu des effets dramatiques, comme l'ont montré de nombreuses de la faim en 2008.

Au-delà de leur impact social et environnemental, les agrocarburants ne sont pas aussi rentables que les éoliennes. Un hectare de maïs du nord de l'Iowa peut produire l'équivalent de 2 500 dollars d'éthanol chaque année. L'installation d'éoliennes la même surface peut produire de l'électricité pour une valeur annuelle de 300 000 dollars. Et elle n'empêche pas, dans le même temps, de continuer à les sols. On comprend les fermes éoliennes ont de succès auprès des investisseurs. Et les agriculteurs américains en ont si bien l'intérêt qu'ils se font aujourd'hui pour les accueillir sur leurs terres.

2.Les Etats-Unis et la sortie du pétrole
Vincent Boulanger

Réduire la dépendance des Etats-Unis au pétrole, en particulier au pétrole importé, est une promesse de Barack Obama après la gigantesque marée noire qui a souillé les côtes sud des Etats-Unis en 2010. De plus, le prix de l'essence a doublé depuis le début des années 2000 pour s'établir à près de 4 dollars le gallon. Et les trois grands constructeurs automobiles (Ford, General Motors et Chrysler) ont vu leur part de marché fortement diminuer au profit des véhicules asiatiques, Toyota en tête, plus économes en carburant.

La volonté du Président s'est traduite en mars 2011 par un " plan pour un futur énergétique sûr " (Blueprint for a Secure Energy Future) visant à réduire d'un tiers de pétrole d'ici à dix ans. Celui-ci certes de renforcer la recherche et l'exploitation de pétroliers sur le territoire américain [1], mais aussi de développer les alternatives : efficacité des véhicules, agrocarburants, rail, etc. Pour la première fois depuis les années 1980, des de performance énergétique sont fixés aux neufs. Mais il serait possible de faire plus dans un pays qui le premier contributeur mondial de serre.

[1] Le pays consomme 20 % du pétrole mondial, mais il ne contient que 2 % des réserves prouvées.

De même, pour l'utilisateur, une voiture électrique d'importantes possibilités d'économie d'énergie. Le moteur électrique est en effet trois fois plus efficace que diesel traditionnel : il sera alimenté par l'énergie du vent, dont les capacités sont immenses, même celles du solaire ! Entre 2000 et 2010, la croissance de la capacité éolienne mondiale s'est faite à un rythme très soutenu, passant de 17 000 à près de 200 000 mégawatts. Certes, dans Le plan B, je prévois d'aller encore beaucoup plus loin, avec l'installation de 2 millions d'éoliennes d'ici à 2020. Mais cela ne nécessiterait qu'un investissement de 600 milliards de dollars dans les dix ans à venir, soit 200 milliards de dollars de moins que les dépenses globales de gaz et de pétrole prévues dans les cinq ans à venir.

De même, l'énergie solaire, largement disponible, est exploitée avec le boom du photovoltaïque : fin 2009, les installations photovoltaïques atteignaient une puissance de 23 000 mégawatts dans le monde, équivalente à celle de 23 réacteurs nucléaires. La technique plus récente du solaire thermique à concentration ne présente aucune nuisance environnementale. Dans Le plan B, nous suggérons pour son développement un mondial de 200 000 mégawatts d'ici à 2020. Une capacité équivalente à celle que nous proposons également de développer avec les centrales et les pompes à chaleur, qui exploitent l stockée sous la croûte terrestre. Sans parler du potentiel de la biomasse et de l'énergie hydraulique…

Il faut également changer les modes de consommation, en particulier aux Etats-Unis…

Nous devons en effet remplacer l'industrie du plastique, trop consommatrice de pétrole, changer la façon dont nous nous alimentons et manger moins de viande. Mais c'est la tendance inverse qui se développe pour l'instant, puisque la hausse de la consommation de viande, par exemple, a suivi partout celle des revenus. De même, aider les pays du Sud à prendre le chemin d'un développement plus durable demande une volonté politique forte qui ne se manifeste pas pour l'instant. Or, là encore, les mesures qui pourraient être mises en oeuvre pour lutter contre la pauvreté sont d'une grande simplicité. Ainsi, à l'échelle américaine, nous pourrions contribuer à assurer la sécurité alimentaire globale les à la production d'éthanol. A un niveau plus international, un mécanisme de stabilisation des prix des céréales pourrait être créé, de la responsabilité d'un nouvel organisme mondial, tel qu'une banque mondiale de l'alimentation.
L'énergie autrement, notre hors-série poche n°54

l'énergie du vent, du soleil, de l'eau, par des techniques simples, efficaces et non polluantes n'est plus un doux rêve d'écologiste. Les énergies renouvelables sont désormais une filière en plein essor en France et dans le monde. C'est ce que nous découvrons dans ce hors-série qui passe au crible les différentes sources d'énergie alternative (intérêt écologique, maturité économique de la filière, nombre d'emplois créés…).

l'énergie autrement est possible. Mais il est aussi et surtout nécessaire de autrement. les bâtiments, l'efficacité des véhicules et des appareils électriques… représentent en effet des gisements massifs d'économies d'énergie et sont à portée de main pour lutter contre la énergétique des ménages les plus modestes. Un numéro à la fois pratique et pédagogique, qui fait le point sur les débats en cours sur ce sujet.

cette conversion écologique, ne faut-il pas équivalent à l'attaque de Pearl Harbor, selon une image que vous utilisez souvent ?

Il est encore possible qu'un vaste populaire, soutenu par une forte volonté politique, nous pousse au changement sans avoir à subir un choc de ce type. Si j'utilise de Pearl Harbor, c'est surtout pour rappeler que l'attaque surprise lancée par les Japonais en 1941 a provoqué spectaculaire et que la vitesse de conversion d'une économie de temps de paix en économie de temps de guerre a été stupéfiante. Nous pouvons nous aussi engager beaucoup plus rapidement que nous ne le pensons généralement une transformation radicale de nos économies.

En savoir plus

Basculement, par Lester R. Brown, Rue de l'Echiquier-Souffle court éditions, 2011.
Entretien avec Lester Brown, président de l'Earth Policy Institute, auteur du Plan B et de Basculement
Propos recueillis par Naïri Nahapétian et Guillaume Duval
Alternatives Economiques n° 310 - février 2012