Réforme de l'Etat : une approche comptable contreproductive
Réforme de l'Etat : une approche comptable contreproductive
Réforme de l'Etat : une approche comptable ontreproductive

Gap-fill exercise

Fill in all the gaps, then press "Check" to check your answers. Use the "Hint" button to get a free letter if an answer is giving you trouble. You can also click on the "[?]" button to get a clue. Note that you will lose points if you ask for hints or clues!
Nicolas Sarkozy avait fait de la réforme de l'Etat un de ses objectifs principaux. Une des premières mesures prises après son élection avait été la mise en oeuvre d'une revue générale des publiques (RGPP) pour s'assurer du bien-fondé des missions de l'Etat, évaluer la qualité du service rendu et se demander, au cas pour cas, si ces missions gagnent à être réalisées par des publics et à être financées par des prélèvements obligatoires.
Qu'on ne s'y trompe pas, cette démarche n'est pas une invention de Nicolas Sarkozy. C'est avec l'adoption - consensuelle - de la loi relative aux lois de finances (lolf), le 1er août 2001, que la " modernisation " de l'Etat avait pris son essor en France. La lolf a en effet transformé de fond en la procédure budgétaire : désormais, les parlementaires ne votent plus les crédits des ministères, mais financent des " missions ", chacune étant associée à une batterie d'indicateurs censés évaluer si les objectifs ou non été atteints. La RGPP s'inscrit dans cette continuité.
Un objectif louable mais détourné
En lui-même, cet objectif est évidemment louable, mais tout le problème est que cette belle architecture va instrumentalisée par Nicolas Sarkozy pour réduire rapidement et fortement le nombre de fonctionnaires. La période tombe bien : les départs en retraite sont nombreux. Un principe est donc affirmé : on ne qu'un départ sur deux. C'est ainsi que les effectifs de la fonction publique d'Etat ont été réduits de 160 000 agents sur l'ensemble du quinquennat, soit une baisse de 7 % des . Avec un bilan en termes de réduction des coûts budgétaires incertain - inférieur dans tous les cas aux 3,6 milliards d'euros annoncés - si l'on prend en compte le recours accru à sous-traitance auprès du secteur privé et les ajustements de salaires accordés à diverses catégories d'agents.
La qualité mise à mal
Cette logique comptable a été l'inverse même de ce qu'aurait dû être RGPP bien construite, partant des besoins, de la meilleure façon de les satisfaire et conduisant à réduire les effectifs ici pour les accroître ailleurs. Au contraire, la RGPP façon Sarkozy a été d'en haut, sur un mode largement bureaucratique. Si l'enseignement supérieur et la justice ont été épargnés, les autres ministères ont dû s'adapter. Dans certains cas, les objectifs ont pu être atteints via mise en oeuvre de réorganisations déjà engagées antérieurement sur fond de gains de productivité. Mais dans d'autres, les réductions d'effectifs ont dégradé la qualité du service rendu. Cela a été tout particulièrement cas dans l'Education nationale, où plus de 70 000 postes ont disparu. L'année de formation pédagogique dont bénéficiaient les enseignants a été ainsi supprimée, l'accueil des enfants en maternelle toujours plus restreint trois ans, et les effectifs des classes accru. Une drôle de façon de préparer l'avenir du pays.
Article issu du dossier Sarkozy : le bilan

Philippe Frémeaux
Alternatives Economiques n° 309 - janvier 2012

. Avec un bilan en termes de réduction des coûts budgétaires incertain - inférieur dans tous les cas aux 3,6 milliards d'euros annoncés - si l'on prend en compte le recours accru à sous-traitance auprès du secteur privé et les ajustements de salaires accordés à diverses catégories d'agents.
La qualité mise à mal
Cette logique comptable a été l'inverse même de ce qu'aurait dû être RGPP bien construite, partant des besoins, de la meilleure façon de les satisfaire et conduisant à réduire les effectifs ici pour les accroître ailleurs. Au contraire, la RGPP façon Sarkozy a été d'en haut, sur un mode largement bureaucratique. Si l'enseignement supérieur et la justice ont été épargnés, les autres ministères ont dû s'adapter. Dans certains cas, les objectifs ont pu être atteints via mise en oeuvre de réorganisations déjà engagées antérieurement sur fond de gains de productivité. Mais dans d'autres, les réductions d'effectifs ont dégradé la qualité du service rendu. Cela a été tout particulièrement cas dans l'Education nationale, où plus de 70 000 postes ont disparu. L'année de formation pédagogique dont bénéficiaient les enseignants a été ainsi supprimée, l'accueil des enfants en maternelle toujours plus restreint trois ans, et les effectifs des classes accru. Une drôle de façon de préparer l'avenir du pays.
Article issu du dossier Sarkozy : le bilan

Philippe Frémeaux
Alternatives Economiques n° 309 - janvier 2012